Article du
LA NEWS QUI SE LIT PÉPOUZE - 06/12/22
Patricia vous parle de son amour de la chaussour.
Mardi 6 décembre, aujourd'hui c'est la Saint-Nicolas et, ô surprise, j'ai envie de boire un verre. Enfin, nan, soyons honnêtes, j'ai envie d'en boire 6. Pourquoi autant ? Car cela équivaut à la contenance d'une bouteille. Et cela fera 4 mois + 2 jours( 4 + 2 = 6. Coincidence ? Je ne crois pas) que je n'ai pas bu d'alcool. Pas une goutte vous m'entendez ? Un truc à devenir dingue et à se taper la tête contre la barre de pole dance. A première vue bien entendu car en vrai je ne me suis jamais sentie aussi vivante que depuis je ne porte pas de coupettes à mes levrettes. Plus vivante mais aussi plus chiante disent certaines au fond de la salle ? Nan, ce n'est pas vrai. Nan vraiment mieux, j'ai retrouvé mon corps de sirène, mon ventre plat de dorade, mon envie de câlins effrénés sous la couette, sur la table, dans les toilettes, sur la terrasse, dans le métro. Grâce à cet arrêt brutal j'ai retrouvé le fil qui me menait à travers le labyrinthe du moi. Est-ce que la fin de l'alcool signifie la fin des fêtes, des épisodes de danse sur les tables, des franches rigolades sur des sujets complètement crétins ? Oui peut-être mais à contrario cela évite les lendemains qui hurlent, les gueules de bois, les descentes vertigineuses, les stress de dingue, et les complications de santé qui plombent un bilan carbone. Alors oui faut bien s'amuser, se détendre.
Oui mais est-ce que ça passe par l'alcool ? Rien n'est moins certain. Le mois dernier je dînais avec une idiote du village qui me disait me trouver extrême dans mon arrêt pur et dur. Extrême, on en est donc là, ceux qui ne consomment pas sont extrêmes. Je me suis tu et quinze minutes quite auxquelles cette dinde mal léchée se prenait la tête avec son époux. Des exemples j'en ai pléthore mais je vais me limiter à celui-ci car je n'oublie pas que nous sommes ici pour parler de chaussures qui pétillent et qui changent la vie, un destin. Raison pour laquelle sur les dernières paires livrées par l'usine, j'ai décidé de les faire bénir et aimer par Maître Kuratchi rencontré lors de l'un de mes treks au Népal alors que j'étais partie à la recherche d'inspiration pour mes collections à venir. Là, seule au milieu des montagnes fréquentées exclusivement par des rapaces voraces et des panthères des neiges, j'ai attendu que mon âme fricote avec le démon de la création. J'ai attendu un trimestre entier. Sous la pluie, dans le froid extrême, sous le menace de bêtes féroces qui hurlent comme des T-rex à la nuit tombée.
Mais j'ai tenu bon, comme une grande, sous ma tente faite en toile de pétales de tulipe, en me répétant que ces animaux n'en avaient pas après moi, car ils ne me connaissaient pas, et que tout ceci était dans ma tête. Quand le printemps a commencé à poindre, j'ai pu enfin sortir de mon micro-habitat pour reprendre un peu d'air et constater l'apparition de la nature, de ses couleurs chatoyantes et de maître Kuratchi qui communiait nu avec le paysage, pratiquant ses exercices méditatifs au rythme du lever du soleil. Je me suis approché de lui pour me présenter, lui demander ce qu'il faisait si proche de moi dans une telle étendue ? Il me répondit qu'il était mon Jiminy Cricket, et qu'il avait été déposé à mes côtés par une puissance supérieure. J'ai trouvé ça drôle, culotté et j'ai donc décidé de terminer mon voyage à ses côtés, et nous avons arpenté les rives du Gandaki un bon mois durant. Au moment de nous quitter, et puisque je ressentais une paix intérieure indicible, j'ai cru bon de lui demander s'il voulait bien bénir de son corps les chaussures de cette saison afin de vous apporter joie et ravissement perpétuels. Chaque pied de chaque chaussure a été baisé par les lèvres charnues de maître Kuratchi. Si vous avez remarqué que vous avez une plus belle démarche, c'est certainement grâce à lui.
Et pour mettre du peps et du citron vert dans votre vie, voici de quoi vous ravir:
