LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LA MOONDOG
LA MOONDOG : BOTTINE LIBERTAIRE
Aujourd'hui je tenais à vous présenter Moondog, une bottine à tige courte, partageant un design très familier avec notre fabuleuse Gigi. Son talon de 7cm et les matériaux utilisés pour sa fabrication sont autant de signaux forts qui clignotent pour vous prévenir qu'il faut absolument vous la procurer.
A part cela, Moondog c'est aussi le nom de scène de Louis Thomas Hardin dont j'ai croisé la route il y a quelques décennies lorsque ma pote Ilona Goebel me demanda de bien vouloir l'héberger à la maison alors qu'il étudiait les grands mélodistes européens, à la recherche de l'air parfait.
Lorsque je le vis débarquer Gare de l'Est, je fus impressionnée par sa stature
Il mesurait pas loin de deux mètres, par son accoutrement aussi car il avait sur la tête un casque orné de deux cornes et ses épaules étaient recouvertes d'une grande cape en cuir qui le couvrait jusqu'aux pieds. J'avais tout juste dix-huit ans et à l'époque je venais d'accoucher de mon fils. Je vivais donc dans un studio à peine plus grand qu'une Renault Espace.
Mais puisque mon amie insista, je me débrouillai pour lui faire toute la place nécessaire qu'il puisse se sentir à l'aise dans mon réduit avec son xylophone géant duquel il ne se séparait jamais. Étant aveugle et ne connaissant pas la ville, il me réquisitionnait afin que je le guide pour rencontrer d'autres musiciens et qu'ils échangent au sujet de leur passion commune, la recherche sonore.
Heureusement à cette époque je travaillais à mi-temps dans l'assurance pour un patron irascible qui passait son temps à me hurler dessus car je ne comprenais rien à ses consignes. Et la compagnie de Moondog couplée aux premiers instants de vie de mon nouveau-né n'arrangeaient en rien ma compréhension de quoi que ce soit.
Lorsque mon bébé se réveillait en pleine nuit, mon invité sortait son harmonica, l'accompagnait et enregistrait tout cela sur bande pour se créer une banque de sons pour ses enregistrements futurs me disait-il.
À cela il fallait ajouter sa consommation quasi-quotidienne d'Ayahuasca, boisson obtenue à partir de laines d'arbres tropicaux, qui lui permettait de se connecter avec son double tutélaire, autre lui, qui veillait sur sa personne depuis une dimension parallèle.
Comme je n'avais froid ni aux yeux, ni ailleurs, dès que mon fils était gardé par mes parents, je m'empressais de goûter à l'une de ses préparations dont l'ultime faillit bien me garder bloquée pour toujours dans un monde où j'étais une otarie aux yeux bleus pratiquant la physique nucléaire.
Finalement il repartit en Allemagne après près d'une année à la maison, m'empruntant mon fils, le temps qu'il lui apprenne les rudiments du solfège et de la pleine conscience de lui-même. Comme il n'était pas encore scolarisé, j'acceptai, sachant que mon amie Ilona ferait attention à ce que rien de fâcheux ne lui arrive.