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LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LA SHEPARD

( Et pourquoi vous allez vous en pourlécher )

Quand j'étais jeune, mes parents m'avaient jetée chez une nourrice au fin fond du Val de Marne où je croupissais comme une eau stagnante. C'est dans cette ambiance mi-pesante, mi-crépis contre lequel on a envie de s'écorcher le corps tout entier, que je trouvais le moyen de m'évader. Le midi je rentrais chez elle pour déjeuner. Du gibier en général.

Patricia Blanchet
WE LIKE TO BOOGIE BOOGIE CHEZ BLANCHET

A mi-parcours de mon chemin, il y avait un pan de mur qui était toujours recouvert d'affiches de films. Des films de seconde zone avec David Carradine ou des copies de Conan le Barbare. C'est au milieu de ce fatras graphique que m'apparut, pour la première fois, le nom de Sam Shepard. Il jouait dans un film qu'il avait écrit et dont le titre en allitération m'avait accroché: Fool for Love. Un Altman. Un Atman du creux. Quelque part entre son acmé et son retour en fanfare avec The Player. Mais un Altman quand même !

Patricia Blanchet
Patricia Blanchet

Sam Shepard un nom en allitération, presque. En 1985 il avait déjà un bon bout de carrière derrière lui comme sa participation à l'Étoffe des Héros, le plus beau film sur la conquête spatiale. Aux Moissons du Ciel, le plus beau Terence Mallick. Oui je suis ainsi, je donne un avis tranché et évite les hésitations.

Et avant cela il connut une autre vie sur les planches de Broadway où il glana des prix inestimables à un très jeune âge. 

Je fis à nouveau connaissance avec lui lorsqu'une amie me proposa d'aller voir Paris Texas en salle à l'Arlequin lors d'une rétro Wenders. J'avais 20 ans. Nous étions seules dans la salle, ou à peu près. Et nous en avons profité pour fumer quelques clopes, ébahies devant la beauté aride et plastique du film. Lorsqu'elles lumières se rallumèrent, après le dernier son de corde de Ry Cooder, la personne assise au premier rang se leva pour venir à notre rencontre.

Patricia Blanchet
Patricia Blanchet

Et là je fus prise d'un formidable effet de vertige comme si mes yeux se fendaient d'un travelling compensé pareil à celui de Vertigo ou Jaws car face à moi se tenait le comédien du film. Celui que j'admirais depuis mes 10 ans était à Paris et en avait profité pour venir voir le film de son ami dans lequel il avait tant brillé. Comme mes yeux face à sa longiligne carcasse. Ils nous invita à boire une bière au café juste en face. Une, puis douze. Il nous illumina l'âme avec ses récits de Broadway, hollywoodiens, son envie d'en découdre avec la politique de la terre brûlée des auteurs. Il était vigoureux, entier dans ses propos, il voulait mettre le système à terre et le piétiner pour en construire un nouveau.

Patricia Blanchet
I WANT TO BREAK FREEDA KAHLO

Il avait l'âge d'être mon père, voire mon grand oncle. Mais il était fascinant et très beau. Et lorsque ma copine rentra et qu'il me proposa d'aller vider le minibar de son hôtel miteux à Odéon, je n'ai pas réfléchi longtemps. Evidemment après la première mignonette, nous étions déjà sous les draps. Peu importe s'il pensait que j'étais une fille facile. Moi je me voyais simple. Toujours prête à saisir le bonheur là où il trouvait, parfois entre les jambes d'un bonhomme. Il se mit à me promettre de me faire jouer dans ses prochains films. Je savais bien que c'était une ruse d'ivrogne mais cela me faisait rire de le voir monter tout un show dans le seul but de me mettre à nouveau dans son lit.

Patricia Blanchet

Ob-la-di, ob-la-da Life goes on, bra

Moi déjà à cette époque je ne rêvais pas d'Hollywood ou de faire du skate en dévalant Sunset, mais bel et bien de réfléchir au futur de la chaussure, ne jamais devenir le bémol de la grolle, bien au contraire. Nous avons passé quatre autres jours ainsi, collés l'un à l'autre. A se faire des promesses de pacotille. Et ce n'était pas grave, cela faisait partie du jeu romantique. Cela faisait du bien à nos corps, à nos cellules en leur prodiguant de la hauteur et de la légèreté. Je l'ai accompagné à l'aéroport en bus.

Ca le faisait marrer de voyager avec la plèbe, et moi de le remettre à sa place le temps d'un Roissybus. Nous ne nous sommes jamais recroisés et je fus bien triste d'apprendre sa disparition. Alors quand me vint à l'esprit ce superbe modèle, il était tout à fait logique que je le nomme Shepard, en mémoire de cet être humain exceptionnel.

Patricia Blanchet
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