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GUIDE DES TAILLES
FR | CM | UK | US | IT |
---|---|---|---|---|
35 | 22 | 2.5 | 4 | 34 |
36 | 22.7 | 3.5 | 5 | 35 |
36.5 | 23 | 4 | 5.5 | 35.5 |
37 | 23.4 | 4 | 5.5 | 36 |
37.5 | 23.7 | 4.5 | 6 | 36.5 |
38 | 24 | 5 | 6.5 | 37 |
38.5 | 24.4 | 5.5 | 7 | 37.5 |
39 | 24.7 | 5.5 | 7.5 | 38 |
39.5 | 25 | 6 | 7.5 | 38.5 |
40 | 25.4 | 6.5 | 8 | 39 |
41 | 26 | 7.5 | 9 | 40 |
42 | 26.7 | 8 | 9.5 | 41 |
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• Hauteur de Talon : 6,5 cm
• Cuir bleu marine et nubuck métallisé champagne
• Semelle intérieure et extérieure Cuir
• Fabrication : Espagne
• Si vous hésitez entre deux tailles, nous vous conseillons de prendre une demi pointure au-dessus
Note : La peausserie peut présenter des irrégularités.
LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LA CHOUPINETTE
( Et pourquoi nous sommes des génies de la life )
Après mes études de socio, dropées à la fin de cinq années intenses, j'avais le choix entre rien et aller travailler au Buffalo Grill, tenu par uncle Miroude, un salaud qui mettait des coups de tatanes à ma tata. J'ai préféré le vide, le rien, que d'aller bosser pour cette ordure à servir des viandes d'origines douteuses. Il me restait quelques sous sur mon compte en banque BNP et des idées plein la tête. Une copine de fac de ma mère s'était installée à Rio depuis une vingtaine d'années, et elle la saoulait depuis pour qu'elle lui rende visite. Mais ma mère, enchaînant les hépatites, ne pouvait se déplacer et n'en avait aucune envie. « Il y a suffisamment de brésiliens ici pour que je veuille aller voir ailleurs s'ils y sont aussi. » Bon, après tout, je me moquais de ses élucubrations d'un autre temps et profitais moi-même de cette opportunité pour traverser l'Atlantique. Je rêvais de voir ce grand rocher et de connaître Acapulco (même si j'apprenais quelques mois plus tard que cette station balnéaire se trouvait quelques kilomètres plus au nord).
J'avais vingt-cinq ans, et je rêvais alors de capoeira et de caipirinha en regardant de beaux mâles s'adonner à l'art du volley sur la plage, tout en apprenant un portugais flottant et chantant. Je voulais m'extirper de la lourdeur parisienne, ouvrir mon champ des possibles et devenir, pourquoi pas, brésilienne aussi. Je me serais bien vue tomber amoureuse d'un fils d'architecte de gauche (on se raconte les histoires qu'on peut). J'ai d'abord dû déchanter quant au probable toit que l'amie de ma mère ne m'avait pas vraiment proposé, puisqu'elles communiquaient à base de lettres postales et qu'entre-temps cette amie était morte.
Mon atterrissage à Rio fut un choc : entre le tumulte coloré des marchés et l'effervescence des plages, je me sentais comme un poisson hors de l'eau – ou plutôt comme une Parisienne perdue dans un monde tropical où chaque coin de rue résonnait d’une musique au rythme des percus. J’avais quitté les théories académiques pour embrasser le concret, le vif, l’imprévu.
Je pus me payer un toit la première semaine avec le billet de cinquante francs avec lequel j'avais voyagé. Oui, j'étais fauchée, et mon maître à penser de l'époque se nommait Ardisson. Mais au bout du huitième jour, il a fallu trouver une solution d'urgence. Grâce à mes cheveux blonds et mon teint de bidet, je ne faisais pas dix mètres sans que de très beaux garçons ne m'abordent. J'étais autant flattée qu'appeurée parfois devant toutes ces propositions. C'est en me promenant dans un quartier huppé de la ville que je le vis. Il était grand. Grand et bedonnant, vêtu d'un marcel laissant apparaître des tatouages, et d'un jean bermuda laissant apparaître plus de tatouages. Il se tenait au milieu d'un attroupement d'autres garçons et semblait passer du bon temps à cuisiner en pleine rue. Ne me méfiant de rien, je m'avançai vers eux pour voir ce qu'il faisait cuire dans sa poêle. C'est à ce moment-là que ma vie bascula.
Le soir même, il m'invita à pénétrer là où il vivait avec ses sbires, dans la plus grande favela de la ville, la Favela de la Bita (cela ne s'invente pas). Là-bas aussi, il était le chef et était respecté comme tel. Dès que nous sommes apparus, des gens (surtout des gamins) s'agglutinèrent autour de lui, comme s'il s'agissait d'un héros ayant terrassé un ogre. Cette ambiance chaleureuse était très revigorante et étonnante. Je me suis sentie tout de suite chez moi dans la Favela de la Bita. Choupinette me mit à l'aise en faisant le tour de toutes les maisonnettes faites de tôle ondulée et de briques de fortune. À chaque fois, nous étions reçus comme des rois et des reines, et même si je ne comprenais rien, c'était suffisant pour voir qu'ils le félicitaient d'avoir enfin trouvé la femme à son goût.
Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que Choupinette était certes dealer, mais un dealer au grand cœur. Jamais sa marchandise ne provoqua d'overdose ni de bad trip. Le mec était un génie. Il avait trouvé la formule magique pour donner du plaisir sans massacrer les neurones ni provoquer la moindre descente de panique. Alors vous me direz peut-être : le Didier Raoult de la came ? Non, il s'agissait du bienfaiteur de sa communauté, le bienfaiteur de la Favela La Bita.
Nous avons vécu ensemble dix années piles, pleines d'amour, d'écoute, de compréhension et de sororité, car oui, Choupinette eut le courage et l'audace de se poser la question à un moment donné. En me voyant, en me parlant, il comprit que sa vraie place était celle de la femme. De la femme qui aime, aide, répare, la femme qui s'empare. Il m'avoue que c'est grâce au surnom que je lui avais donné qu'il put s'emparer à pleine balle de sa féminité. Vous l'aurez compris, l'histoire si singulière d'Emilia Perez ne sort pas de nulle part. Mais j'avais toujours gardé ma propre histoire personnelle avant de créer un modèle d'escarpin digne de ce nom. Un escarpin qui ira tout droit dans votre cœur et vous permettra d'atteindre vos buts. Même ceux gardés par Gianluigi Buffon.
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