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DES NEWSLETTERS COMME ON N'EN FAIT PLUS ET QUI N'ONT JAMAIS ÉTÉ FAITES - 04/11/22
Patricia is the nec plus ultra.
Mardi dernier, alors que je partais à ma séance de yoga kundalini, avec des gâteaux japonais succulents sous le bras, toute gaite et toute guillerette, un type me fonça dessus, au bout de la rue Beaurepaire, juste avant d'arriver Place de la République. J'étais à 1000 lieues de penser que je serais agressée, moi qui partais vers l'extase spirituelle avant d'aller rejoindre celui du corps puisque j'enchainais sur un blind date organisé par une amie soucieuse de mon appétit sexuel en état de délabrement avancé. Je barbotais donc dans sérénité totalement débridée quand un énergumène que je ne vis surgir de nulle part, me fonça dessus. J'ai de suite eu un geste de défense en le repoussant. Cela entraina des insultes en anglais. J'étais tellement sonnée que je n'ai pas tout compris, mais en gros il m'a dit d'aller n@#%£* ma mère.
Éberluée par son agressivité hors du commun, j'ai hésité à aller au contact pour lui en mettre une. Histoire de lui apprendre les bonnes manières. Et puis j'ai vu qu'il n'avait pas les yeux d'un type normal, qu'il était camé à un truc surpuissant et qu'il n'avait cesse de plonger sa main dans un sac tout en me fixant. Qu'était-ce ? Un couteau ? Un pistolet ? Un taser ? Un récipient contenant de l'acide prêt à défigurer ma face Kate Mossesque ? J'étais prête à aller au contact, à lui apprendre les bonnes manières à cet hystérique mais quelque chose me dit que ma vie était en jeu et qu'il valait peut-être mieux tourner les talons pour espérer profiter de ce qui profilait, et cela incluait de dévorer mes gâteaux japonais fourrés de chantilly au wasabi. Je repris ma route, bien secouée mais il se mit à me courser, pour me dépasser et me barrer la route.
Je n'avais désormais plus le choix, il fallait que je l'affronte. Peu importe si je devais y laisser des ongles ou des dents. Je me déchaussai de mes superbes Amour de Swann, et je m'apprêtai à glisser sur le bitume de la place pour passer entre ses jambes et lui asséner un bon coup de poing bien senti dans les parties. Mais alors que je commençai mon geste, je vis enfin ce qu'il avait dans son sac à main: un sex-toy surdimensionné avec lequel il tenta de me frapper sur le crâne, puis au visage. Il essayait vraiment de me faire mal en cherchant le coup fatal. Il était bien plus grand que moi, plus puissant. J'eus très peur pour ma vie, si peur que je me saisis de ma bottine près à lui mettre un coup de talon dans l'os occipital. Mais avant que je n'arme mon coup, je fus arrêtée par une, celle de mon prof de yoga. Ajay, mon prof chéri de 88 ans qui stoppa net cette ridicule bagarre d'un seul mouvement d'index. Quelle force physique impressionnante pour ce Jean d'Ormesson de la yogattitude ! Il nous éloigna l'un de l'autre et nous exigea de nous exprimer, que nous dialoguions. Et puisque c'est l'autre qui m'avait attaquée, il lui fut demandé de s'en expliquer manu militari.
C'est là qu'il éclata en sanglots avant de se lancer dans une tirade d'excuses. Il se leva pour me prendre dans les bras mais fut de suite remis en place par mon yogi. J'aurais dû avoir de la compassion pour lui, plein de morve mais j'étais encore sous le choc d'une telle démonstration de violence à mon encontre alors que j'étais une jonquille de la paix. Finalement, après de longs balbutiements, il se mit à expliquer pourquoi il voulut me faire mal, tout simplement parce qu'il était frustré de ne pas pouvoir se chausser en Blanchet. Il faisait un bon 46 et ce n'était pas une raison de l'exclure de la joie de pouvoir porter des Patricia. Que je fasse des modèles homme ou que des grandes tailles pour femme, il s'en moquait du moment qu'il pouvait parader dans les rues en Blanchet. Je me suis éloignée pour pleurer moi aussi, pour exploser devant tant d'émotions entremêlées. Après m'être remise de mes émotions, baignée dans les bras d'Ajay, je m'approchai de mon agresseur pour l'écouter calmement et finalement comprendre sa requête. Le choc et les battements de coeur retombés, ma vue devint claire à nouveau et je pus apercevoir que celui qui voulait me faire mal, par détresse, était en fait un très joli petit gars pas dégueu et dans un moment de folie passagère, je me suis vue lui demander ce qu'il faisait ce soir car après tout il était peut-être plus beau gosse que mon blind date. Heureusement mon yogi a calmé mes ardeurs, connaissant mon appétence pour les mauvaises fréquentations, et j'ai pu assister à son cours durant lequel il n'eut cesse de me faire des clins d'œil appuyés accompagnés de coups de langues, persuadé de m'avoir sauvée d'une situation périlleuse.
J'ai trouvé ça vraiment bien, donc je vous le partage:
