Article du
LA NEWS DE LA VERITE
In Vino Veritas.
Puisque ce monument de la télé, qui a failli flinguer pour de bon Chantal Goya (aucun lien de parenté avec Francisco), n'est plus, laissez-moi le ressusciter pour votre plus grand plaisir. Cette émission disparue, c'est le Jeu de la Vérité. Et je vais m'y poser mes propres questions. Un peu comme si, à l'époque, Balkany était son propre contrôleur des impôts. Cela évitera ainsi toute dérapage et que je me lève de ma chaise au cas où une question ne me plairait pas.
Moi-Même : Après quelques années passées tout en haut du podium des plus grandes créatrices de mode, vous renouvelez cette année en vous retrouvant sur la plus haute marche. Comment expliquez-vous une telle vitalité ?
Moi Même (bis) : Je suis un régime strict. Un maximum de repos, beaucoup de roucoulage, de graines. Grâce à cela j'ai un plumage et un bec en très bon état. Après il faut compter sur l'effet du ruissellement.
Moi-Même : Seriez-vous en train d'insinuer que vous n'avez aucun mérite ?
Moi-même (bis) : Je ne l'insinue pas, je le dis même clairement. Tout ceci je le dois à mes parents. Ceci n'est que de la génétique. Sans leur propre intelligence, j'aurais celle d'un mille-pattes.
Moi- même : Un bien bel insecte. C'est marrant que vous le mentionniez. J'imagine que ce n'est pas innocent.
Moi-même (bis) : Petite j'ai grandi non loin de Fontainebleau où je passais la plus grande partie de mon temps dans la forêt à la recherche de réponses. Mes parents se souciaient peu d'où j'étais du moment que ce n'était pas collée à leurs basques. Je crois que c'est l'année de mes six ans que j'ai eu cette révélation en voyant défiler devant mes yeux une famille de mille-pattes. D'autres enfants les auraient écrasés ou seraient partis en fuyant. Mais moi, j'ai assisté à ce ballet de la nature en pensant à une chose : ce doit être merveilleux d'avoir un mille-pattes en cliente lorsqu'on vend des chaussures.
Moi-même : Incroyable !
Moi-même (bis) : La graine avait germée. D'une pierre deux coups. Pierre qui roule n'amasse pas mousse. Ma vocation était née. J'étais poétesse mais non dénuée d'un certain esprit d'entreprise. Alors afin d'éviter toute désillusion à chausser des insectes, je décidai de me jeter dans la prod de grolles pour filles modernes.
Moi-même : Avez-vous déjà songé à partager votre expérience avec de grands économistes ?
Moi-même (bis) : Je préfère garder les best practices pour moi et mon cercle intime afin d'en faire profiter dignement les gens et que ma parole ne se dilue pas dans la foule comme l'eau gazeuse dans le mojito.
Moi-Même : Je suis stupéfaite de votre agilité mentale et de votre honnêteté qui devraient faire date dans l'histoire de la mode avec un grand M. Même si je sais que vous n'êtes pas une fan inconditionnelle de Mathieu Chédid.
Moi-Même (bis) : Tout le monde a le droit de s'exprimer, de prendre une guitare, du gel, du papier crépon pour se fabriquer des lunettes et un personnage qui chante les turpitudes de la jeunesse dorée de Meudon-la-Forêt.
Moi-même : Si vous pouviez faire une collaboration avec quelqu'un ce serait qui ?
Moi-même (bis) : Avec vous.
Moi-même : Oh c'est vrai ? Vous me flattez. Vous me trouvez très attirante ?
Moi-même (bis) : Et bien plus encore. Donne-moi ta bouche que je l'embrase.
