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LA PETITE HISTOIRE DE LIKE A VIRGIN
Nous faisons toutes et tous à un moment donné de notre vie une rencontre avec une oeuvre. Un disque, un film, un groupe, un tableau, un livre, un auteur. Cela peut-être instantané, cela peut prendre son temps, cela peut-être fulgurant ou insidieux.
Toutes les saisons, je m'évertue à nommer mes modèles de façon à ce que celles qui vont l'acquérir y voient un signe d'attachement supplémentaire.
Quand j'ai songé à nommer ma petite boots vintage, la Like a Virgin, il s'agissait avant tout de rendre hommage à Madonna et à son superbe album éponyme. Sa pop lumineuse produite subtilement par Nile Rodgers, déjà aux baguettes du Let's Dance de Bowie et à la guitare du dernier Daft Punk sur deux morceaux, était une magnifique découverte pour mes petits tympans.
L'album de Madonna était une sucrerie, un véritable bol d'air à cette époque où j'avais acquis mon premier Walkman que je ne lâchais jamais. Même pas pour prendre ma douche car j'en avais qui allait sous l'eau, le fameux Sony Sports.
Ce qui est incroyable surtout c'est que cette chanson, composée par un couple, avait été refusée par de multiples artistes avant que Madonna ne décide d'en faire un tube planétaire. Like a Virgin, au-delà de la chanson, c'était aussi un clip, des apparitions scéniques hallucinantes et une communication parfaitement maîtrisée qui fit de cette jeune femme, la plus connue au monde.
Mais derrière Like a Virgin se cache un autre attachement, tout aussi important à mes yeux, celui de Réservoir Dogs. En 1992 personne ne sait qui est Quentin Tarantino et personne ne voit venir cette petite tornade indépendante qui arrive sans crier gare sur nos écrans. C'est inspiré, et même beaucoup du cinéma asiatique, mais c'est intelligemment recyclé et il y réside une énergie incroyable malgré des séquences de violence dont je me serais bien passée.
Malgré tout, il y a dans la séquence d'ouverture de ce film tout un dialogue au sujet de Like a Virgin et chacun y va de sa théorie. Et c'est la première fois que j'assistais à une introduction de film autant brillamment bavarde autour d'un sujet aussi surprenant que le contenu d'une chanson pop.
C'est donc un double hommage que je voulais rendre à deux artistes qui m'ont autrefois, toujours surprise.