Article du 14 décembre 2023

RENAUD BLANCHET, UN ÊTRE À PART DANS LA GALAXIE DE LA CHAUSSURE

Très discret, non pas par fierté mal placée, mais plutôt parce qu'il est très occupé, toujours à mi-chemin entre le burn out et la contemplation pure, la matière grise de la Team Patricia Blanchet est un homme qui gagne à être surcoté. Rencontre avec Renaud Blanchet, valeur refuge d'une famille qui n'en finit plus de nous étonner.

Renaud Blanchet bonjour, ce qui impressionne de suite lorsqu'on vous scrute avec insistance, c'est votre musculature. Elle est hors-norme, on la dirait presque américaine, voire autrichienne. D'où vous vient ce corps si particulier et finalement, comment vous l'êtes-vous sculpté ?

J'étais insomniaque plus jeune. Alors entre deux livres, je me levais de mon lit et au lieu de regarder la télé, je faisais des pompes.

Déjà si jeune ?

(Il rit) Eh bien oui, mais là il s'agissait plutôt de tractions pour être honnête. Ça me passait le temps. Et du coup, au fil des jours, j'ai commencé à avoir les muscles saillants. Mais c'est de l'histoire ancienne ça. Depuis je me suis un peu avachi si je puis dire.

Qu'est ce que la marque vous doit ?

Quand je me lève le matin, je me demande surtout ce que je dois à la marque et non l'inverse.

Travailler en famille, est-ce compliqué ?

Disons que cela demande un certain aplomb et un mental d'acier. Cela comporte des avantages bien entendu comme le fait d'avoir des collègues un peu particuliers. Mais au final, c'est pas mal car on n'a pas à supporter des collègues lourds. Ni durant les déjeuners ou les pots de départ. Chez nous personne ne part, tout le monde arrive. Travailler en famille c'est pouvoir jouir d'une cohésion. Comme avec des partenaires sportifs avec lesquels l'on se passe le ballon les yeux fermés. Tout est fluidifié et donc simplifié dans les échanges.

Quelle est votre dose d'apport dans la mise en place de la collection, dans la direction artistique de la marque ?

C'est difficile à quantifier. Ce n'est pas proportionnel et tant mieux. J'ai fait beaucoup de violon étant petit. J'étais tombé sur Isaac Stern à la télévision et sa maîtrise de l'archer m'avait subjuguée. Du coup à 3 ans j'ai demandé à mes parents de bien vouloir m'offrir un violon. Ils l'ont gentiment fait et voulaient aussi m'offrir des leçons auxquelles je me suis toujours opposé. Je souhaitais être autodidacte. Du coup ils m'ont vite envoyé jouer du violon dehors, loin de chez eux. Le plus loin possible. Plus ça allait, et plus je m'éloignais afin de ne pas les importuner par mon jeu strident. Et petit à petit, j'ai appris à m'éloigner de la maison et à connaître des aventures très jeunes. Des trucs un peu dingues qui ont nourri mon imaginaire et que j'injecte aujourd'hui dans Patricia Blanchet. Je pense que ça colle bien.

C'est quoi le next-step de la marque ?

Qu'elle aille bien, qu'elle soit saine, gaie, vaillante, à l'écoute, qu'elle s'amuse en proposant du merveilleux. Si elle arrive à maintenir ce cap tout en se renouvelant sans cesse, alors ce sera la next-step.

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