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18, MAIS C'EST BIEN SÛR

Patricia a besoin d'un immense câlin.

Patricia Blanchet
Patricia Blanchet

Le 18 mai est l'anniversaire de mon meilleur ami. Vous ai-je déjà parlé de mon meilleur ami (à imaginer avec la voix de Columbo). Cela remonte à quelques années déjà. A cette époque, personne ne voulait m'admettre en sixième à part un collège en bordure de Paris. Il y faisait très froid. Été comme hiver, vous pouviez attraper des grippes, des angines et des pneumonies juste parce que les murs épais y étaient gorgés d'une humidité mortifère. Mais je n'avais pas le choix. C'était ça ou bosser à la fonderie du quartier qui se moquait bien que je ne sois pas en âge de travailler. J'étais là-bas la seule fille de la classe, avant de découvrir que j'étais également la seule fille du collège. L'établissement était devenu mixte à la rentrée mais aucun parent sain d'esprit, à part les miens, n'avait cru bon d'inscrire sa fille dans cet endroit qui semblait sortir tout droit d'un univers de John Carpenter. Dès la première récré l'ambiance était jetée. C'était moi face à eux qui me dévisageaient.

Patricia Blanchet
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Le premier assaut intervint le lendemain de la rentrée. Un escadron de dégénérés vint jusqu'à moi pour me mimer des gestes obscènes et moqueurs. Cela dura ainsi 6 mois. Après cela, ils commencèrent à y joindre la parole en me rabaissant. Je n'étais pas le seule à subir les moqueries de ces abrutis. Il y en avait un autre aussi, plus petit que la moyenne, qui passait son temps, seul, comme moi. Ils lui tombaient dessus en permanence et l'humiliaient en lui envoyant de gros crachats au visage ou en lui confisquant ses affaires afin qu'il soit puni. Si les terreurs terrorisaient, il était hors de question que la victime se victimise. Hors de question de compter sur moi pour jouer aux planquées. Mon père ne m'avait pas élevée dans cet esprit de trouillarde alors le jour où l'espèce de gros con, harceleur, plouc, s'approcha d'un peu trop près en proférant ses saloperies immondes, je le saisis par l'extrémité de ses bretelles sur lesquelles je tirais pour lui envoyer dans la gueule et lui casser son incisive.

Patricia Blanchet

Patricia Blanchet

Je déteste la violence, mais je déteste encore plus l'injustice. On m'appelle la Martina Luther Queen de la Beaurepaire Street. Pourtant, il avait grandement besoin de se faire rabaisser son caquet de prédateur écervelé. Et dieu sait s'il y en a beaucoup de ce genre dans les rangs masculins. Ce tour de force m'avait permis de déployer mes ailes d'albatros et de foutre quelques coups d'ailes à ces mufles. Puisque le petit caïd aux petites roubignoles avait été rossé par une fille, il avait perdu de sa superbe et de son influence. Du coup tout le monde vivait mieux, et respirait avec plus de joie et d'aise. C'est au milieu de toute cette liesse retrouvée que je me fis amie avec l'autre malmené de l'établissement. Il se prénommait Carlos et était arrivé en France car ses parents avaient fui Salazar. Son père était artiste peintre, et sa mère chanteuse de fado. Depuis cet instant, nous sommes devenus inséparables et nous avons mené de belles et grandes batailles ensemble. Comme celle de Solferino par exemple. Il n'y a pas un seul anniversaire que nous passons loin l'un de l'autre car c'est un 18 mai, soit le jour de son anniversaire, que j'avais décidé de sonner la charge contre ce patriarcat faussement burné. Je vous embrase.

Patricia Blanchet
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Voici de quoi faire onduler vos formes de sirènes de mako :

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