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LA NEWSLETTER QUI REVELE CE QUI AURAIT PU ADVENIR SI J'ETAIS DEVENUE CELLE DONT JE VOUS PARLE
Pourquoi je suis devenue moi au lieu de l'autre.
Le 13 avril est une date importante pour le monde de la chaussure car c'est ce jour que j'aurais dû naître la première fois. Cela ne se concrétisa pourtant pas car le corps que j'avais initialement choisi n'était pas dispo. Pour info, il s'agissait de celui de Katy Perry. À la base, j'aurais donc dû être la nièce de Kenny G et enceinte d'Orlando Bloom. J'aurais dû remplir les stades, être triple disque de diamant, être au générique du film De rouille et d'os. Participer à Sesame Street, au Saturday Night Live, faire le Superbowl. Voilà ce j'aurais dû faire sur la base de ce que m'avait proposé les entités supérieures.
Mais au moment de m'incarner, de filer vers la Terre et devenir cette icône de la scène pop-ricaine, j'ai marqué un temps de pause. Long. Quelque chose comme 10 ans (de notre temporalité). Et après je me suis dit, est-ce que j'ai vraiment envie de commencer ma vie à Santa Barbara ? De grandir sous les palmiers, sous le soleil de Californie, faire du surf à Big Sur et manger des glaces à Carmel ? Évidemment, cette possibilité d'être abreuvée de soleil en permanence, de pouvoir faire du roller sur la promenade de Venice Beach et de m'habiller comme je le souhaitais, a longtemps pesé dans la balance.
Mais j'ai épluché la question et après avoir vu ce qui m'attendait exactement, j'ai décidé de prendre l'enveloppe de Patricia. Pour de multiples raisons. À commencer par mes parents que je trouvais bien plus adaptés à mes attentes. Non seulement parce qu'ils furent de grands champions de boxe en couple, mais aussi parce que je savais que les origines algériennes de mon père seraient une fierté pour moi et une façon de s'insérer durablement dans la société française.
Surtout, j'ai mesuré le poids des joies qu'entrainerait ma décision de m'incarner en Patricia. Chanter à Bercy, au Madison Square Garden, c'est tout à fait tentant. Mais j'ai pris conscience que ma voie vibratoire m'indiquait autre chose, une forme plus tangible pour procurer de vives émotions à mes semblables. La chaussure s'imposa alors comme une évidence. Car en vous créant ces bijoux, je pouvais me retrouver à vos pieds et être en votre compagnie h24, sept jours par semaine (pour celles qui dorment en boots et elles sont plus nombreuses que vous ne le croyez). Les paillettes, je les voulais au bout de vos jambes et non pas dans vos oreilles car on sait toutes que de la musique trop forte endommage notre ouïe que je veux parfaite pour entendre ceci : je crois bien que je vous aime.