Article du
UNE NEWSLETTER DEDIÉE À MON PAPOUNET
Patricia is your key asset.
Mon papounet est né le 30 octobre. Ça veut dire que demain, s’il était parmi nous, il aurait une année de plus au compteur. Je ne vous dirai pas laquelle, sinon cela vous entraînerait à calculer mon âge. Et il est tout à fait impossible que nous entrions dans ce genre de considérations.
Non, là je tenais juste à rendre hommage à mon papituche (Papi + tuche), car oui, il y a du sang du Nord qui irrigue mes veines. Je me suis occupé de mon papituche des semaines durant. Que dis-je, des semaines ? Des mois à lui préparer ses tartines d'El Mordjene qu'il aimait tant. Car oui, mon papounet/tuche était algérien. Et pas qu'un peu, un vrai, un qui tremble de la glotte lorsqu'il s'énerve.
Mon papounet s'était retrouvé seul après que sa femme ait eu la mauvaise idée de le laisser en chemin. Enfin, je dis sa femme, mais c'est surtout Dieu, voire Elon Musk (qui manipule la matrice) qui en a décidé ainsi. À la fin, le résultat est le même : j'ai vécu avec mon mec, chez mon père, qui ne voulait pas entendre parler d'un déménagement.
C'était à nous de bouger, faire l'effort, ne pas le sortir de ses habitudes. J'avais beau lui dire que venir chez nous était une chance. Que nous avions plein de films à voir et une PlayStation, ainsi qu'une Xbox et une Switch. Mais non, ce n’était pas suffisant pour réussir à le déraciner. Du coup, nous avons vécu chez lui, dans la chambre du fond. Chambre qui m'avait vu grandir, faire mes premières bêtises.
Voilà que je retournais dans le nid alors que je croyais avoir fait tout ce qu'il fallait pour m'en extirper. Mais non, comme dans Le Parrain 3, la vie te ramène là où elle veut. Pourquoi je parle de Le Parrain 3 ? Parce qu’au fond, les Italiens sont des Algériens qui se connaissent mal et qui misent tout sur la sape. Alors que mon père, c'était très simple, la classe. La sienne était naturelle : un smoking bleu ciel qu'il agrémentait de mocassins en cuir vernis blanc. Ainsi, personne ne l'ennuyait ; son apparence le gardait à l'abri des ennuis.
Donc, vous l'avez bien compris, mon papituche était un personnage haut en couleurs, un guide. Oui, ok, me direz-vous, mais que fait-il dans une news censée nous faire rêver de chaussures toutes plus brillantes les unes que les autres ? Figurez-vous que cet homme aux pouvoirs multiples est celui qui m'a encouragée dans le monde merveilleux de la grolle qui en jette. Il était donc tout à fait logique que je lui rende hommage la veille de son anniversaire. C'est un juste retour des shoes.