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Patricia is made in England.
Je vous avais prévenues il y a quelques news que nous arrivions dans la danger zone. Et la voici qui déboule sans crier gare, lassée d'avoir attendu 9 mois avant de pouvoir revenir pointer le bout de son placide museau (vous l'avez, j'espère !). Je parle de la saison qui scintille et qui émeut, qui transforme tout en un beau bouquet de persil. Je parle bien entendu du printemps. Sacré printemps.
Inutile de revenir sur les sensations qu'il me procure. À la place je préfère évoquer une histoire plutôt cocasse qui m'arriva alors que je partais pour la première fois en Angleterre. Seule, à Leeds. Une ville au nord de Manchester. Et il a fallu que je me pince pour y croire car pour moi il n'y avait rien au nord de Manchester.
Sur place, j'étais placé dans une famille nombreuse. Les parents étaient adorables. Les enfants aussi d'ailleurs, tous plus jeunes que moi. J'avais 13 ans à l'époque. Je voyais rarement le père de famille qui passait une partie de son temps au pub du bout de la rue. Il n'y buvait plus jamais rien puisqu'il était atteint d'une forme grave d'hépatite. Mais il aimait y passer son temps pour jouer aux fléchettes et discuter le bout de gras avec ses potes.
Il m'y emmenait parfois afin que je me familiarise avec cet accent nordique à couper au couteau. Je n'y comprenais rien et j'avais même le sentiment qu'ils me causaient allemand. Mais ce fut enrichissant et je devins une pro du flipper Amazon Hunt. Loin d'être mon préféré mais l'autre était sans arrêt en panne. À part mes virées au rade, je suivais des cours d'anglais renforcé puisque mes parents étaient persuadés que l'anglais deviendrait cette nécessité dans le futur. Pas d'anglais, pas de boulot, et encore moins dans l'import-export, là où l'on gagne de l'argent. Mais moi je n'avais que faire de cela.
Moi je rêvais d'embrasser mon premier garçon. Et ici c'était parfait loin du regard de mon père, qui m'en aurait empêché à Paris. Il y en avait un qui m'avait tapé dans l'œil et que je regardais en coin. Et contre toute attente, alors que je mangeais le dernier de mes Raiders, je fus appelée par une jeune fille en uniforme. Sommée de la suivre entourée d'une haie formée par d'autres élèves, il y avait ce garçon au bout. Je le trouvais craquant comme une biscotte. Il avait les cheveux en brosse et le nez en trompette. Je vous le donne en mille, c'était le sosie parfait de Paul Young à une époque où celui-ci cartonnait au Top 50. Je vous le jure les petits clous. C'était bluffant.
Le Billy en question était très engageant et rêvait de me rouler des pelles mais moi j'étais innocente. J'étais en quête d'amour et d'un baiser sur les lèvres tout au plus. Alors après plusieurs jours à se fréquenter et devant mes refus, il finit par me poser un lapin alors que nous avions prévu de voir le dernier James Bond starring Roger Moore. Je n'étais pas peu fière de voir ce film avant tout le monde en France mais triste de m'être faite larguée comme une vulgaire James Bond girl prégénérique. Voilà, c'en est fini de ma petite histoire. Je vous laisse reprendre une activité normale sans oublier de vous embrasser tendrement.