
Quand mon père est arrivé en France, il ne comptait pas s'y arrêter définitivement. Il pensait que ce serait un stop. Une sorte de mise en bouche à la vie occidentale pour ensuite traverser l'Atlantique et s'installer à New-York.

J'ai grandi dans le sixième. Avant qu'il ne devienne une vitrine pour marques de luxes, c'était un bon quartier. Je l'aime toujours et j'adore m'y promener à me remémorer les bons moments passés.

Sur Internet, les gens ont souvent besoin de simplicité, d'efficacité et d'aller au plus rapide. Moi au contraire j'aime bien prendre le temps pour expliquer que nos créations ont un sens, une âme.

Il n'y a pas un modèle, une image, un mot, un nom qui ne soit pas référencé chez moi. Quand je me mets en réflexion, prête à la création, je lance mes filets loin dans l'océan de mon bouillon de culture et j'attends patiemment que ça morde.

Une chaussure c'est toujours une histoire connectée à un sentiment, un moment de ma vie, une oeuvre, une chanson, un film, une personne. Je suis obligée de relier tous les points d'un dessin pour avancer et laisser apparaître une figure, c'est tout à fait primordial parce que je tresse ainsi mon existence.

C'était un lundi de février. Je m'en souviens parce qu'il faisait froid. Un froid qui n'existe plus, un froid polaire. Il neigeait à gras flocons. Paris était paralysée. Je travaillais alors pour une grande marque de chaussures créée par un monsieur disparu à présent. Non pas lors d'un tour de magie, non. Il était bel et bien mort, bien enterré, bien décomposé. Bien bien loin.

Quand j'étais petite, je n'étais pas grande et à cet instant il n'y avait qu'un dieu pour moi. Ce n'était ni Kareem Abdul-Jabbar, ni Patrick Balkany ou Karim Achoui.

C’est donc reparti pour ce fameux et indétrônable meilleur festival du monde qui malgré une très rude compétition, reste le plus brillant et le plus convoité d’entre tous. A chaque approche de son ouverture, chaque réalisateur, chaque producteur se dépêche et finit son film à la hâte dans l’espoir d’être sélectionné en officielle, en parallèle, ou au moins sur une plage de la Croisette.

C'est la rentrée, bordel. Bordel parce que lorsqu'on doit se préparer à mettre les mains, les pieds, le cou, le corps tout en entier dans une nouvelle année, il faut être préparées ou au contraire complètement relâchées pour se dresser et affronter un adversaire qui peut paraître démesuré.

Comme à chaque saison, le tout Paris attend impatiemment les nouvelles collections de Patricia Blanchet. Et au lieu de se mettre une insurmontable pression la Team , au contraire, en profite à chaque fois pour surprendre son monde en sortant des modèles toujours plus épatants les uns que les autres. Mais ce qui attise la curiosité, toujours, ce sont les noms que leur attribuent la Team Blanchet. Allons à la rencontre de la plus belle équipe depuis la Dream Team.

Voilà ce qui m'est arrivé, et c'est vraiment parce qu'on est entre nous que je me dévoile pour la première fois à ce sujet.

Il y a 80 ans jour pour jour, un apprenti garagiste de dix-sept ans, Marcel Ravidat, découvrait, avec l'aide de son chien poursuivant un lapin, l'entrée de la cavité de la Grotte de Lascaux.